Cédric Ringenbach a dirigé 6 ans le think tank The Shift Project dont la mission est de faire du lobbying d’intérêt général sur les thèmes du climat et de l’énergie. Convaincu qu’il est encore temps d’éviter une augmentation exponentielle du niveau de CO2 dans l’atmosphère, il a développé La fresque du Climat avec l’ambition de sensibiliser un million de personnes au changement climatique à travers le monde.
En quoi le format jeu permet-il de faciliter la prise de conscience ?
Le jeu est de manière générale un très bon outil pour l’apprentissage. Il stimule le cerveau, joue sur les mécanismes d’association d’idées et déclenche de l’adrénaline. Avec la Fresque, la pédagogie est au service de la prise de conscience. On découvre progressivement le problème en partant des activités humaines pour aller jusqu’aux conséquences pour la biodiversité et pour les humains. Le fait d’être plusieurs, de se tromper, de ne pas être d’accord, de se corriger, tout cela permet de stimuler le cerveau pour un meilleur apprentissage. L’autre avantage d’être en groupe, c’est qu’on a moins l’effet plombant qu’on pourrait avoir si on était seul face à ce constat. On fait ce constat en équipe, on met des mots dessus et on déprime moins à l’arrivée.
De plus en plus de Fresques sont effectuées auprès des entreprises. Comment expliquez-vous cet engouement ?
La Fresque est un outil qui plait aux entreprises car il est facile à déployer. On peut facilement former des salariés à l’animation de manière à faire un déploiement exponentiel.
Il les rassure également car il est basé sur des rapports scientifiques et qu’il n’est pas partisan. On est loin du côté stigmatisant de certains discours écologistes. Pourtant la puissance de la prise de conscience est bien au rendez-vous.
Quand on fait la Fresque dans une entreprise, on s’adresse aux salariés, mais également aux citoyens qu’ils sont aussi.
On a des retours très positifs et notamment celui que les salariés sont fiers que leur entreprise leur ait permis de passer trois heures sur les enjeux climatiques.
La Fresque fait partie des partenaires du Grand Défi. Pourquoi avez-vous accepté de nous rejoindre ?
Le Grand Défi est un projet très ambitieux et absolument nécessaire. Pour faire bouger les choses dans les entreprises, il faut commencer par informer, former, sensibiliser. La Fresque sert à cela, elle est là pour ça et il est naturel qu’on la mette à profit dans ce projet.
Nous avons donc naturellement proposé de donner un coup de main et demander proposer à des bénévoles de venir animer des sessions pour les participants.
Pour vous, le Grand Défi sera une réussite si... Le Grand Défi sera un succès si les entreprises qui ont participé se mettent à faire du lobbying dans le sens de lois climat toujours plus ambitieuses et que cela entraîne les autres à les suivre. Et cela est tout à fait atteignable.
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