
Léa Falco est étudiante, diplômée de Sciences Po Paris et de la Sorbonne et droit et en histoire. Après avoir effectué un stage au WWF France et un stage au Ministère de la Transition écologique, elle est aujourd’hui en charge du plaidoyer de l’association « Pour Un Réveil Écologique ».
Quand on lui demande ce qui motive son engagement, elle répond que 'transformer les entreprises et notre économie en général pour l’aligner avec les limites planétaires est la condition nécessaire et impérieuse d’un avenir souhaitable. Il est inévitable de s’engager sur cette voix, et nous espérons que celles des étudiants de Pour un réveil écologique feront partie des acteurs qui feront pencher la société vers une trajectoire durable".
On parle beaucoup actuellement de la place de l'environnement dans la campagne présidentielle. De façon plus générale, qu'attendent les 30 000 jeunes et les étudiants de votre mouvement de la part des responsables politiques sur la transition écologique ?
Je ne sais pas si on en parle vraiment tant que ça, sinon pour regretter son absence ! Les seuls sujets liés à l'environnement qui trouvent une place dans le débat public sont surtout les enjeux énergétiques, qui malheureusement sont traités de manière caricaturale. Selon la couleur du candidat, on dénigre le nucléaire ou les énergies renouvelables, sans grande nuance ni recherche d'exactitude scientifique. Les médias mainstream n'aident pas, en focalisant l'attention médiatique sur des sujets bien éloignés de l'environnement. Nous pensons que l'urgence écologique mérite un traitement bien plus sérieux, parce qu'il s'agit ni plus ni moins que de l'avenir de notre société, et de vos enfants. Chaque candidat doit proposer un programme ambitieux sur le plan climatique, aligné avec un respect des engagements français - en l’occurence les Accords de Paris. C’est ce que nous demandons à Pour un réveil écologique, afin que quelle que soit la couleur politique des candidats, ils s’engagent avec fermeté sur les questions environnementales. La biodiversité et les ressources, perpétuelles oubliées, devraient également être considérées comme des sujets primordiaux.
Parmi les outils que vous proposez de mettre en place pour accélérer la transition écologique des entreprises, on peut citer ceux à destination des étudiants et jeunes diplômés pour choisir un employeur à la hauteur. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
Le premier outil que je recommande aux étudiants est notre guide anti-greenwashing : vous y trouverez des outils pour décrypter les discours des entreprises dans lesquelles vous envisager d’entrer, et vous assurer de la véracité de leurs engagements. Nous proposons également sur notre site les réponses d’une cinquantaine de grands groupes à notre questionnaire, qui contient des éléments sur l’utilité des activités menées, des impacts sur le climat, la biodiversité et les ressources naturelles, l’intégration des enjeux environnementaux dans la stratégie financière… Pour aider les étudiants à les analyser et à détecter les risques de greenwashing, nous avons également organisé des tables rondes et des rapports sectoriels : si vous cherchez un emploi dans la grande distribution, le luxe, l’automobile ou la finance, je vous invite à aller les consulter pour démêler le vrai du faux entre communication et réel engagement, et à choisir l’employeur qui vous parait le plus vertueux.
Si vous êtes jeunes actifs, nous avons aussi des outils pour vous ! Nous avons préparé un guide pour monter votre propre collectif au sein de votre entreprise, pour se rassembler avec d’autres collègues et faire avancer vos revendications au sein de l’entreprise. Cela vous permettra de monter en compétence collectivement et de montrer l'attente des salariés sur les questions environnementales, pour mobiliser votre hiérarchie autour de ces sujets, et à terme influer sur la stratégie. Nous pensons que ces deux méthodes sont complémentaires : la pression inter pour la transformation des modèles d’affaire de l’entreprise est nécessaire, mais insuffisante, et doit être complétée par des signaux externes, comme la difficulté de recrutement ou la dénonciation du greenwashing.
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