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Prendre le chemin de la neutralité climatique

Dernière mise à jour : 1 juin 2022



Économiste, Christian de Perthuis a dirigé la Mission climat de la Caisse des Dépôts, puis a fondé la chaire Climat de l’université Paris Dauphine-PSL où il a enseigné pendant 20 ans. Ses travaux sur la tarification carbone font référence. Derniers ouvrages : Le Tic-tac de l’horloge climatique (De Boeck, 2019) ; Covid19 & réchauffement climatique (De Boeck, 2020), Ils voulaient refroidir la Terre (Librinova, 2021).


Nous célébrons cette année les 50 ans du Club de Rome et du célèbre rapport Meadows « Halte à la croissance » qui présentait alors des scénarios pour… aujourd’hui. Quelle analyse faites-vous de ces scénarios et les avez vous comparé à la situation actuelle et à l’état de la planète ?

Le rapport Meadows avait bien anticipé la montée des pollutions locales et les tensions provoquées par les tensions sur les ressources. Nous y sommes confrontés. Par contre, il n’avait pas vu venir le dérèglement climatique et l’accélération de la perte de la biodiversité : les deux crises globales qu’affrontent nos sociétés.


Après de longs mois de crise sanitaire et économique, on enregistre dans la plupart des régions des signes de reprise que l’on continue de mesurer en taux de croissance du PNB. Pour vous, cet indicateur nous renseigne-t-il vraiment sur la situation mondiale… ou pas ?

Le PIB n’est pas un indicateur de bien-être, encore moins un indicateur de bonne santé de la planète. En revanche, il mesure de façon assez complète la valeur monétaire des biens produits et échangés et celle des services publics fournis de façon non marchande. À court terme, ses variations sont fortement corrélées à celle de l’emploi et des revenus. C’est pourquoi il continue de jouer un rôle si important (trop ?) dans le réglage des politiques macroéconomiques.


Il y a quelques semaines, le GIEC a publié un rapport extrêmement préoccupant pour les jeunes générations tandis qu’un sondage vient de faire état du grand niveau d’anxiété de la jeunesse face au dérèglement climatique. Nous sommes à la veille de la COP26 de Glasgow. L'économiste du climat que vous êtes est-il plutôt confiant ou inquiet ?

Je n’attends pas monts et merveilles de Glasgow. Cette COP-26 arrive avec un an de retard du fait du COVID. Ce temps a-t-il été mis à profit pour avancer ? Certes, l’Union Européenne a fait un sérieux pas en avant en portant sa contribution nationale au titre de l’accord de Paris à -55%. Le Président Biden a ramené les Etats-Unis dans la négociation et rehaussé les objectifs du pays. Mais la montée des nationalismes et des populisme mine la coopération internationale. Voyez le règne du chacun pour soi avec les tensions actuelles sur les marchés énergétiques.


Le Grand Défi des entreprises pour la planète a pour vocation de mobiliser les entreprises ET leurs parties prenantes pour accélérer la transition vers une économie durable pour tous. Si vous deviez définir un critère de réussite, lequel serait-il ?

Prendre le chemin de la neutralité climatique, sans greenwashing, et en prenant en compte toutes les implications que cela implique en termes d’équité et de redistribution des richesses.

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